1-Présentation
L'Embarcadère est un bar-restaurant associatif dijonnais dans lequel j'ai participé à une exposition sur le thème du temps.
Petit aperçu de l'exposition :
Nous avions plusieurs thèmes de proposés : la ville, le temps et faire des sortes de paysages je sais plus trop comment. J'ai choisi le temps car, étant passionnée de physique, ce sujet m'intéresse et c'est un facteur essentiel de la théorie de la relativité, et aussi, je venais de lire "Le facteur temps ne sonne jamais deux fois" d'Etienne Klein (coucou Etienne!) Pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est un physicien et philosophe des sciences spécialiste du temps.
Donc, pour cette expo j'ai fait six oeuvres, mais vous aurez droit à un bonus. Elles s'inspirent de différents domaines comme la philosophie, la science et le cinéma.
2-Mes dessins
L'horloge des saisons (crayon aquarellable, encre noire, pastel sec)
Nous avions des sous-thèmes imposés. Sur le premier dessin, nous devions travailler sur l'objet, rien que l'objet. J'ai dessiné une horloge en format A4 mais au lieu de représenter les douze heures du cadran, j'ai représenté les douze mois de l'année, comme vous le voyez. On retrouve la spirale, motif récurrent dans mes dessins, que l'on retrouve d'ailleurs dans un ancien travail sur le temps que vous aurez en bonus.
Horloge du temps (encre, peinture rouille et peinture or,
crayon noir, pastel sec, tipp-ex plus courament appelé correcteur blanc)
Celui-ci ne part pas d'un sous-thème imposé, je l'ai fait de mon propre chef. J'ai ici créé un effet de contraste entre l'horloge rouillée et figée et les passages précipités des silhouètes éphémères.
Le dallage se poursuit en direction du ciel cosmique vers une sorte d'infini.
Miroir (pastel carbotello sur feuille noire)
Encore une idée personnelle. Celle-ci s'inspire du style de personnages que je travaille depuis un bout de temps. Les couleurs de la robe rappellent un autre de mes dessins que vous pouvez retrouver ici. Comme vous l'avez compris, elle se voit jeune dans son miroir et la toile d'araignée est à la fois un signe du temps qui passe et un lien entre la vieille femme et son reflet dans le miroir. Peut-être a-t-elle des regrets ou est-elle nostalgique? Comment voit-on sa vie passée une fois qu'on arrive à son terme?
Le temps de la course (encre noire)
Pour celui-là, j'ai utilisé un format inhabituel. Il mesure soixante quatorze centimètres de long sur neuf centimètres de hauteur. Je me suis inspirée ici du paradoxe de Zénon. Pour ceux qui ne connaissent pas le paradoxe de Zénon, c'est un paradoxe imaginé par Zénon d'Elée dans l'antiquité selon lequel un mouvement quelconque est divisible à l'infini. Il est question soit d'Achille et d'une tortue, soit d'un guerrier et d'une flèche. Tous les cent mètres que parcourent la flèche et Achille, la tortue et le guerrier parcourent dix mètres et tous les dix mètres parcourus par la flèche et par Achille la tortue et le guerrier parcourent un mètre et ainsi de suite jusqu'à l'infini si bien qu'Achille ne ratrappe jamais la gentille petite tortue et ce pauvre guerrier sera finalement épargné par la flèche.
Ici j'ai choisi les étapes de la course d'un cheval. Je suis partie de 4, j'en ai rajouté des intermédiaires jusqu'à ce que la feuille soit un brouillon indéchiffrable.
Construction de l'avenir (huile sur toile)
Encore une idée toute personnelle, (la dernière, promis). Un pont qui se construit au fur et à mesure que le personnage avance représente notre avenir qui se construit et se précise à mesure qu'on avance dans la vie. N'oubliez pas : quoi qu'il advienne, essayez toujours d'avancer, stagner c'est reculer.
Pour finir avec cette exposition, je vous présente ce format carré qui part d'un thème imposé "le temps du rêve". Je voyais tous mes camarades faire un dessin uniquement sur le rêve sans y inclure le temps, alors j'ai pas mal cogité pour associer le temps au rêve. Puis, la réponse m'apparaît telle la lumière du soleil en pleine face un matin d'été : Mais bien sûr! Je n'ai qu'à m'inspirer du film Inception. Pour ceux qui ne l'ont pas vu, c'est un film où les personnages vont dans les rêves des gens en rêvant eux-mêmes. Ils rêvent dans un rêve qui est lui même dans un rêve, en fait, comme des rêves gigognes, ou comme les poupées russes. Et s'ils mettent une heure à rêver, dans le rêve, il se passe un jour et s'ils rêvent dans ce rêve, il va s'écouler une semaine dans le rêve et ainsi de suite. Les durées des rêves intermédiaires sont donc contractées à mesure que l'on descend des niveaux de rêves.
J'ai donc représenté trois durées différentes, celle de l'infiniment petit qui inclut les durées les plus courtes, la durée de la vie quotidienne contenue dans la première et enfin, la durée de l'infiniment grand qui inclut les durées les plus grandes contenue dans les deux autres. Chacune des durées s'écoule au même rythme les unes que les autres. le temps, dans le niveau de l'infiniment petit est très dilaté tandis qu'il se contracte dans la bulle de l'infiniment grand. Au milieu, c'est la toupie-totem qui est contenue par tous les rêves. Elle est également là parce que le personnage la laisse dans les limbes de sa femme, pour ceux qui ont vu le film.
Le temps du rêve (crayons de couleur, encre, tipp-ex, carbotello, collage)
a) L'infiniment petit
J'ai représenté des phénomènes de l'infiniment petit de façon onirique, puisqu'il ne faut pas oublier que nous sommes dans un rêve. Nous reconnaissons en haut à gauche le chat de Schrödinger, sortant de sa boîte à la fois mort et vivant, en haut à gauche, les balles de tennis sortant de la lampe-torche représentent la nature corpusculaire de la lumière (photons). En bas à gauche, l'homme à la harpe, avec un M sur son pull, c'est Edwar Witten, parrain de la théorie M, qui cherche à unifier la théorie des cordes (ah bah oui, la harpe!) et l'infiniment grand. Enfin, en bas à droite, les petits H enfermés dans des boules qui font des haltères, ce sont des bosons de Higgs, découverts en 2012 au LHC, ils sont responsables de la masse des choses. En arrière-plan, vous avez sans doute reconnu les colisions de particules qui ont lieu au LHC.


b) Notre vie quotidienne
J'ai choisi de représenter les excès et absurdités de notre société par l'Absurde. En haut on peut apercevoir des gros bonshommes à la queue en tire-bouchon, au groin et aux oreilles de cochon en train de vider des cornes d'abondance remplies de denrées alimentaires dans la poubelle. L'image se dédouble telle une fractale pour bien montrer que ce phénomène se produit à grande échelle à titre individuel, mais aussi à l'échelle des entreprises des différents secteurs qui en font autant. Sur la droite, des poulets déguisés en bagnards avec une étoile jaune, sont une allégorie des camps de concentration pour poulets dans lesquels ils sont élevés sans tenir compte de la dignité de l'animal. Ici aussi, le phénomène se reproduit en fractale. Au milieu, un riche mi-homme, mi-rat donne un caillou à un mendiant pendant qu'une liasse de billets dépasse de sa poche arrière, un rat-din, en fait. Ceci représente la réaction qu'ont certaines personnes quand elles voient que leur prochain n'a rien à manger.
En dessous, dans la ville orange, on devine des voitures miniatures en formes d'animaux. Des zootomobilistes, en fait. Le comportement des gens quand ils sont en voiture, comme chacun sait, devient des plus courtois et des plus civilisés.

Une mouche, une grenouille, un léopard, un chat, un zèbre.
Voilà, c'est tout pour l'exposition. J'aurais aimé en faire plus, mais je m'arrêterais jamais et c'est déjà pas mal.
3-Bonus
Comme promis vous avez droit à un petit bonus :
Tempus Fugit (infographie)
Celle-ci est déjà sur mon blog, mais à l'époque j'avais réalisé une vidéo pour aller avec. La voici, elle est inédite :
The crow, the owl and the dove (d'après une chanson de Nightwish) (crayon de couleur, pastel sec)
Allez encore un bonus!
Quelques citations sur le temps :
"Je suis le Temps volant, qui règle irrémédiablement l'ordre des choses [...].
Je ruine tout et ne laisse aucun vestige."
Hadrianus Junius, XVIème siècle
"Le temps de lire, comme le temps d'aimer, dilatent le temps de vivre."
Daniel Pennac
"Le temps n'est pas le mouvement mais n'est pas sans mouvement tout comme le temps n'est pas le changement mais n'est pas sans changement."
Etienne Klein