L'avortement aussi, d'ailleurs, mais revenons à nos moutons. En Irlande le blasphème est passible d'une amende de 25 000€.
Les articles suivants sont des traduction d'articles dont les liens se trouvent en dessous de chacun de ces deux articles.
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Euro-fédéralistes financés par des chefs espions américains
Des documents gouvernementaux américains déclassifiés montrent que la communauté du renseignement américain a mené une campagne dans les années cinquante-soixante pour construire une Europe unie et a fondé et dirigé le mouvement fédéraliste européen.
Les documents confirment les suspicions émises à l'époque où les Etats-Unis travaillaient progressivement sous le dessous de la scène pour pousser la Grande-Bretagne dans un Etat européen. Un mémorandum daté du 26 juillet 1950 donne des instructions pour une campagne pour promouvoir un parlement européen à part entière. Il est signé par Gen William J Donovan, à la tête de l'Office Américain des Services Stratégiques pendant la guerre, précurseur de la CIA.
Les documents ont été découverts par Joshua Paul, un chercheur à l'Université Georgetown de Washington. Ils incluent des documents mis à disposition par l'US National Archives. Le principal instrument de Washington de mise en forme de l'agenda européen étaient le Comité Européen pour une Europe Unie (Committee for a United Europe), créé en 1948 dont le président était Donovan, en apparence un avocat privé par la suite.
Le vice-président était Allen Dulles, le directeur de la CIA des années cinquante. Le conseil incluait Walter Bedell Smith, le premier directeur de la CIA et une liste de figures ex-OSS et officiels qui faisaient des allers-retours au sein de la CIA. Les documents montrent que l'ACUE a financé le Mouvement Européen, la plus importante organisation fédéraliste des années d'après-guerre. En 1958, par exemple, elle a fourni 53,5% des fonds du mouvement.
Le chef de la Ford Foundation, ex-OSS officier Paul Hoffman, aussi chef de l'ACUE dans la fin des années cinquante. Le Département d'Etat a aussi joué un rôle. Un mémo de la section européenne, daté du 11 juin 1965, autorise le vice-président de la Communauté Economique Européenne, Robert Marjolin, à poursuivre union monétaire par infiltration.
Il recommande de supprimer le débat jusqu'au point que « l'adoption de chaque proposition soit devenus virtuelement inévitable ».
American Committee on United Europe
Le Comité Américain pour une Europe Unie (ACUE), fondé en 1948 était une organisation qui visait à contrer la menace communiste en Europe par la promotion d'une politique européenne d'intégration. Son premier président était l'ancien chef OSS pendant la guerre, William Joseph Donovan.
Les grandes lignes de la structure de l'organisation ont été tracées au début de l'été 1948 par Donovan et Allen Welsh Dulles aussi en révisant ensuite l'organisation de la CIA en réponse aux demandes d'assistance par Richard Coudenhove-Kalergi et Winston Churchill.
Des documents du gouvernement américain déclassifiés ont montré que l'ACUE a très tôt joué un rôle important dans la fondation du Mouvement Européen et de la Campagne de la Jeunesse Européenne. L'ACUE a lui-même reçu des fonds des fondations Ford et Rockefeller.
La politique américaine était de promouvoir des Etat-Unis d'Europe, et à cette fin le comité a été utilisé discrètement pour canaliser les fonds de la CIA – au milieu des années cinquante l'ACUE a reçu environ 1 000 000$ par an – pour que des pro-fédéralistes européens soutiennent des organisations telles que le Conseil de l'Europe, la communauté Européenne du charbon et de l'acier, et la proposition de Communauté européenne de défense.
La friendzone est cette place ambigüe où une personne (généralement une fille) vous met alors que vous êtes amoureux(se) d'elle et qui vous considère comme un(e) ami(e).
Justement, il se trouve que j'ai un pote, ou plutôt avais-je un pote que j'ai connu au collège il y a 4-5 ans, il avait 14 ans, j'en avais 16, il aimait le Metal et les jeux vidéos, tout comme moi. Sur facebook, il m'écrivait en phonétique jusqu'à ce que je lui dise d'arrêter parce que je trouvais ça lourd. Au début, il signait "ton toinou ki tador". Je lui ai même offert une journée au ski pour son anniversaire, journée pendant laquelle il a tenté de me tripoter sous couvert de massage. Dans le bus il m'a montré sa main avec un sourire niais, je l'ai regardé et j'ai fait "quoi?". J'ai récemment proposé à plusieurs amis de faire un voyage en Irlande avec moi, mais pas à lui car je ne lui faisais plus confiance. Un jour, il m'a demandé si je voulais bien faire l'amour avec lui, ce à quoi j'ai dit non. Il savait parfaitement que je n'éprouvais pas de sentiments pour lui. J'ai voulu attendre qu'il grandisse et qu'il gagne en maturité et j'ai pensé que ça lui passerait, sauf qu'à 19 ans, ça ne lui était toujours pas passé. Il continuait à m'écrire comme s'il avait 14 ans. Il y avait des périodes où je recevais des SMS qui disaient "salut, ça va? - tu fais quoi? - ok". Ce à quoi je n'avais pas grand chose d'autre à répondre que "je marche", ou "je te réponds". Vous pensez bien que ce type de SMS a fini par me lasser. À la fin, je répondis "ça te regarde pas". Nous n'avions plus de vraies relations et nous nous voyions déjà plus très souvent. Il m'a déjà demandé quel type de garçon me plaisait et, au vu des réponses que je lui donnais, il a reconnu ne pas en faire partie. Il a continué à insister pour me baiser, ce à quoi j'ai toujours dit non. Je lui ai promis que cela n'arriverait jamais. Quand il a commencé à sortir avec des filles (il les appelait ses "copines") j'ai eu droits aux confidences. Ces confidences étaient de deux types : soit la fille lui prenait la tête, soit il n'était pas en couple et il avait des "manques". En fait, il pouvait m'oublier pendant des semaines et un jour il se mettait à m'écrire, mais seulement pour me dire qu'il était en manque. Inutile de lui faire part des problèmes de société qui me touchaient, tous les malheurs du monde passent après sa bite. Bref, j'ai petit à petit commencé à le mépriser, ce nounours sentimental rembourré au sperme qui me considérait comme sa pute de service. De plus, je commençais à le trouver immature. Récemment, il m'a écrit pour se plaindre de sa "copine" l'engueulait tout le temps. Il a demandé à ce qu'on se voie tous les deux mais sans lui en parler. Je lui ait dit que j'allais y réfléchir, pendant que je demandais vite fait conseil à des mecs sur facebook. Il m'a envoyé un SMS dans lequel il me demandait si j'allais réfléchir au fait qu'on puisse se voir ou au fait qu'on pourrait faire l'amour. Sur le coup, je me suis sentie offensée et j'ai explosé. En gros il me demandait de coucher avec lui en tant qu'amie dans le seul but de le réconforter et de lui permettre de se vider les bourses. Il me demandait un niveau d'abnégation dont je ne suis pas capable. Comme le poisson pourrissait depuis déjà un petit moment, j'ai envisagé sérieusement de mettre un terme à toute relation avec lui. Ce que j'ai fait le lendemain matin.
En résumé, si un mec est dans la friendzone, ce n'est pas forcément de la faute de la fille, ni toujours celle du mec. Certaines personnalités ne sont pas compatibles en amour. Il y a des filles qui sont intéressées par certains types de garçons et peuvent tout de même apprécier ceux qui ne les attirent pas. De plus, les filles sont rarement attirées par les mecs immatures qui épanchent leurs sentiments auprès d'elles. Qu'un mec demande à une fille pour qui il n'a pas de sentiments autres qu'hormonaux et qui n'éprouve rien de son côté de lui vider les bourses n'est pas très gratifiant pour elle. Voir ses amies comme des objets de plaisir ne peut que gâcher une amitié et il est impossible d'obtenir quoi que ce soit d'elle à par du mépris.
Le plus grand animal du monde est la baleine bleue. La baleine bleue femelle. Elle dépasse 30 mètres de hauteur et les 170 tonnes.
Genre : absurde, nouveau roman
Auteur : Albert Camus
Résumé : Le roman met en scène un personnage-narrateur nommé Meursault, vivant à Alger en Algérie française. Le roman est découpé en deux parties.
Meursault reçoit un télégramme lui annonçant lui la mort de sa mère. Durant les funérailles il n'exprime aucun chagrin
Après l'enterrement, Meursault décide d'aller nager, et fait la rencontre de Marie, une ancienne de ses collègues avec qui il va au cinéma puis passe la nuit. Le lendemain matin, son voisin, Raymond Sintès, un proxénète notoire, lui demande de l'aider à écrire une lettre pour dénigrer sa maîtresse dont il craint les représailles du frère. Meursault accepte. La semaine suivante, Raymond frappe et injurie sa maitresse dans son appartement. La police intervient et convoque Raymond au commissariat. Celui-ci utilise Meursault comme témoin de moralité. En sortant, il l'invite, lui et Marie, à déjeuner le dimanche suivant à un cabanon au bord de la mer, qui appartient à un de ses amis, Masson.
Dans l'après-midi, Meursault, Raymond et Masson se promènent sur la plage et croisent un groupe d'Arabes, dont le frère de la maitresse de Raymond fait partie. Une bagarre éclate, Meursault convainc Raymond de lui donner son révolver pour éviter qu'il ne blaisse quelqu'un. Plus tard, seul sur la plage accablée de chaleur et de soleil, il rencontre à nouveau l’un des Arabes, qui, à sa vue, sort un couteau. Meursault, ébloui par le reflet du soleil sur la lame, se crispe sur le revolver dans sa poche, le tuant d'une seule balle. Sans raison particulière, il tire quatre autres coups de feu sur le corps (ce qui lui sera reproché lors de son procès, excluant la légitime défense et l'homicide involontaire). Fin de la première partie.
Dans la seconde moitié du roman, Meursault est arrêté et questionné. Ses propos sincères et naïfs mettent son avocat mal à l'aise. Il ne manifeste aucun regret. Lors du procès, on l'interroge davantage sur son comportement lors de l'enterrement de sa mère que sur le meurtre. Meursault se sent exclu du procès. Il dit avoir commis son acte à cause du soleil, ce qui déclenche l'hilarité de l'audience. La sentence tombe : il est condamné à la guillotine. Meursault voit l'aumônier, mais quand celui-ci lui dit qu'il priera pour lui, il déclenche sa colère.
Avant son départ, Meursault finit par trouver la paix dans la sérénité de la nuit.
Le personnage
Meursaul est un personnage difficile à cerner dont la personnalité n'est pas clairement définie. Il ne donne pas d'indications sur ses sentiments. Il fait peu de commentaire à la réception du télégramme lui annonçant la mort de sa mère : "cela ne veut rien dire". Il fait un écit rétrospectif depuis sa prison. Meursault est un personnage étrange, étranger au monde des hommes, à leur justice bien qu'il l'accepte, étranger à Dieu et en communion avec la nature. Il va souvent à la mer. C'est d'ailleurs là qu'il retourne après l'enterrement de sa mère. On peut voir ici un jeu de mot mer/mère indicant qu'après l'avoir enterrée il retourne à elle en allant se baigner. Meursault est étranger à la justice des hommes, mais fait tout de même la différence entre le bien et le mal, puisqu'il admet que Céleste valait mieux que Raymon le proxénète lorsqu'il se demande "Qu'importait que Raymon fût mon copain autant que Céleste qui valait mieux que lui?". Meursault est honnête et sincère dans le sens où il ne dit pas plus que ce qui est contrairement à Salamano qui ajoute à toutes ces phrases "et je dirais plus" sans que cela n'apporte quoi que ce soit au sens de sa phrase. Il refuse d'exagérer ses sentiments. Il serait incorrect de voir chez Meursault de la dignité dans le sens où il parvient à dominer ses émotions, car quand l'avocat lui demande "s'il pouvait dire que ce jour là (il) avait dominé (ses) sentiments naturels" il répond "non, parce que c'est faux". Meursault pose un regard détaché sur la vie, tout lui est égal, les expressions "cela m'était égal" et "cela n'a pas d'importance" reviennent souvent. Il est dépourvu d'ambition. Lorsque son patron lui propose une promotion à Paris il déclin sous prétexte "qu'on ne change jamais de vie et que toutes se valent". Cette vision de la vie porte sur l'existencialisme, idée selon laquelle la vie n'a pas de sens. D'ailleurs il ne croit pas en Dieu, puisque cette façon de voir la vie exclut n'aturellement l'existence de Dieu.
Le jugement
La personnalité étrange de Meursault va amener le tribunal à une erreur judiciaire à cause du procureur et de l'avocat chargé de le défendre qui s'avère incompétent "Mais il m'a semblé qu'il avais beaucoup moins de talent que le procureur". Meursault renonce à s'expliquer sur les raisons qui l'ont poussé à tirer, par paresse et car il n'aime pas dire plus que ce qui est, contrairement à à Salamano qui ajoute "et je dirais plus" à chacune de ses phrases. Cette caractéristique lui jouera un mauvais tour, puisque son économie des mots et l'importance qu'il leur accorde qui fait qu'il n'en use pas à tort et à travers, fera dire au procureur "il sait répondre. Il connaît la valeur des mots" et s'en servira contre lui pour prouver que Meursault est intelligent et qu'il a agit en connaissance de cause. Quand on lui demande les motifs de son geste, tout ce qu'il trouve à répondre, c'est "c'est à cause du soleil". Meursault est jugé par rapport à la manière dont il a enterré sa mère. Il dit à Marie lorsqu'il le lui annonce ce n'est pas ma faute". Pourtant, il est accusé "d'avoir enterré sa mère avec un coeur de criminel". Meursault n'exprime aucun regret du fait qu'il se considère comme un élément du cosmos, un engrenage d'un évènement tragique qui commence à partir du soleil jusqu'à sa main, cette dernière lui étant étrangère. Au long du roman, la phrase "ce n'est pas ma faute" reviendra souvent. Il est possible d'établir une relation entre l'évènement dramatique et l'enterrement de la mère à la lecture de la phrase "C'était le même soleil que le jour où j'avais enterré maman" en voyant chez Meursault une manière inconsciente de déverser son chagrin, une forme de suicide "comme quatre coups brefs qu('il) tirai(t) sur la porte du malheur".
L'étranger
Meursault est un être étranger à la société des hommes, à leur justice, à Dieu. Meursault est un être primitif, en harmonie avec la nature : "de l'éprouver si pareil à moi (le monde)". C'est la raison pour laquelle il se considère comme un élément du cosmos, il est dans son élément quand il est dans la mer. C'est quand il se révolte contre l'aumônier qu'il assume pleinement son statut "d'étranger". Cette révolte agit sur lui comme une catharcis. En se révoltant ainsi contre l'aumônier, il se révolte contre ceux qui veulent lui faire renoncer à son statut d'étranger, mais pas contre le système qui constitue selon lui l'ordre du monde. D'ailleurs, il espère "qu'il y ait beaucoup de spectateurs le jour de (son) exécution et qu'ils (l') accueillent avec des cris de haine." Cette étrangeté fait de Meursault un représentant de l'Absurde dans le sens où ses valeurs son jugées contraires à celles de la société : son honnêteté fait de lui un criminel aux yeux de la société dont il est la victime. Ses qualités se retournent contre lui. L'importance qu'il porte au langage le fera juger comme un homme intelligent ayant agit en toute connaissance de cause, ce que ne manquera pas de remarquer Meursault lors du procès qui il pensera "Mais je ne comprenais pas bien comment les qualités d'un homme ordinaire pouvaient devenir des charges écrasantes contre un coupable. À l'image du personnage de Bérenger dans Rhinocéros, et un peu à l'inverse, il se fait une inversion des valeurs entre les qualités de Meursault qui deviennent des défauts, tout comme chez Bérenger, ses défauts feront de lui le dernier représentant de la race humaine quand tous les autres se seront laissés allés à la sauvagerie. Sa pauvreté (on sait qu'il vit dans une chambre) contribue à faire de lui une victime de la société. Meursault est un martyr dans le sens où il accepte de mourrir pour la vérité, vérité qui ne consiste pas à ne pas mentir, mais qui consiste à ne pas dire plus que ce qui est, dans un monde où l'on a l'habitude de dire ce que l'on attend de nous. Son point de vue existencialiste sur la vie nous ramène à l'Absurde car Meursault est le seul a assumer pleinement que la vie n'a pas de sens.
La narration
Le style narratif est simple, Il alterne entre des passages très sobres et de passages emprunts de poésie "À travers les lignes de cyprès qui menaient aux collines près du ciel, cette terre rousse et verte, ces maisons rares et bien dessinées, je comprenais maman". Le narrateur s'exprime au passé composé. C'est une sorte de récit rétrospectif que Meursault vit au présent. Les paroles sont rapportées au discours indirect par Meursault lui-même, signe qu'il se fait le récit à lui-même, mais aussi au lecteur, comme on peut le voir au début du chapitre II de la deuxième partie : "Il y a des choses dont je n'ai jamais aimé parlé (...)".
Genre : théatre de l'Absurde
Auteur : Eugène Ionesco
Rhinocéros est un représentant de théatre de l'Absurde. Il fut publié en 1959 par Eugène Ionesco après sa fuite du nazisme.
L'Absurde se caractérise par le désarroi de l'homme par rapport à sa place dans le un monde dont le sens est biaisé par la masse conformiste. Il se caractérise ici par la transformation des habitants d'une ville en rhinocéros.
Résumé :
Cette pièce se divise en trois actes, chacun montrant un stade de l'évolution de la « rhinocérite ».
Acte I
Dans l'acte I, les rhinocéros en liberté provoquent tout d'abord l'étonnement et choquent les personnages. Jean ne parvient pas à croire que ce qu'il a vu était réel, il énonce même clairement « cela ne devrait pas exister ». Le patron de l'épicerie jette un cri de fureur (révolutionnaire) en voyant la ménagère partir avec son chat écrasé « Nous ne pouvons pas nous permettre que nos chats soient écrasés par des rhinocéros ou par n'importe quoi ! ». Comme à la montée de chaque mouvement politique extrémiste et totalitaire, les gens sont tout d'abord effrayés.
Acte II
Les habitants commencent à se transformer en rhinocéros et à suivre la "rhinocérite". C'est là que l'on relève les premières oppositions clairement marquées, selon Botard c'est « une histoire à dormir debout ! », « c'est une machination infâme ». Ce dernier ne veut pas croire en la réalité de la "rhinocérite" (comme certains ont pu nier la montée des extrêmes). Mais pourtant lui aussi va se transformer en rhinocéros malgré ses préjugés, montrant ainsi que même les plus résistants peuvent être dupés par les beaux discours de la dictature. Les personnes commencent à se transformer en rhinocéros : c'est le cas de Monsieur Bœuf, rejoint ensuite par sa femme, « je ne peux pas le laisser comme ça » dit-elle pour se justifier. Les pompiers sont débordés, le nombre de rhinocéros augmente dans la ville. Ensuite, Jean, personnage si soucieux de l'ordre au départ et si choqué par la présence de rhinocéros en ville, se transforme lui-même en rhinocéros, sous les yeux désespérés de son ami Bérenger. On assiste ainsi à la métamorphose d'un être humain en rhinocéros. Jean est tout d'abord malade et pâle, il a une bosse sur le front, respire bruyamment et a tendance à grogner. Puis il verdit de plus en plus et commence à durcir, ses veines sont saillantes, sa voix devient rauque, sa bosse grossit de plus en plus pour former une corne. Jean refuse que son ami appelle un médecin, il parcourt sa chambre comme une bête en cage, sa voix devient de plus en plus rauque et Jean émet des barrissements. Selon lui, il n'y a rien d'extraordinaire au fait que Bœuf soit devenu rhinocéros, « Après tout, les rhinocéros sont des créatures comme nous, qui ont le droit à la vie au même titre que nous ! », lui qui était pourtant si cultivé, si féru de littérature.
Acte III
Au dernier acte, tout le monde devient rhinocéros, même Daisy et Dudard. Bérenger est le seul à réagir humainement et à ne pas trouver cela normal. Il s'affole et se révolte contre la "rhinocérite". Dudard minimise la chose puis devient rhinocéros car son devoir est « de suivre ses chefs et ses camarades, pour le meilleur et pour le pire » (camaraderie enseignée dans les jeunesses hitlériennes). Et Daisy refuse de sauver le monde pour finalement suivre les rhinocéros qu'elle trouve soudainement beaux, dont elle admire l'ardeur et l'énergie. Néanmoins, après beaucoup d'hésitations, Bérenger décide de ne pas capituler : « Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu'au bout ! Je ne capitule pas ! ». La pièce se termine ainsi.
Source : wikipédia
Le totalitarisme
Eugène Ionesco aborde ici le thème du totalitarisme mais aussi du conformisme par la transformation des habitants d'une ville en rhinocéros. On voit divers peronnages se transformer en bêtes sauvages indifférenciées les unes des autres. Plus il y a de transformations , plus la normalité se déplace vers la bestialité et se fait alors une inversion des valeurs entre l'humanité et la bestialité, la métaphysique et l'idéologie par l'opposition entre les questions existencielles de Bérenger et ses raisonnements fantaisistes "peut-être a-t-il fait son nid sur une branche" et l'éloge de la force par Jean et la logique pervertie du logicien. Nous avons l'opposition entre la fonction phatique (relationnelle) du langage et sa fonction métalinguistique (échange d'idées) qu'on observe par exemple à la vue du rhinocéros quand tous les personnages non individualisés par leurs prénoms comme la ménagère ou le vieux monsieur répètent les mêmes répliques stéréotypées "Oh, un rhinocéros!", "ça alors!" et où Bérenger est le seul à se démarquer :"Ne pleurez pas madame, vous nous fendez le coeur" dit-il à la ménagère lorsque son chat se fait écraser. Enfin, le clivage entre l'individu et la masse. Masse incarnée par des personnages comme la ménagère, la serveuse, etc et l'individu incarné par Bérenger.
Le conformisme s'avère ici être une forme de totalitarisme ou ni l'humain ni l'individu, ni les sentiments, ni l'imagination n'ont leur place. Jean confessera d'ailleurs dans l'Acte II "Je ne rêve jamais".
Les personnages
D'autres personnages individualisés par leurs noms se transforment en fonction de leurs caractéristiques personnelles. Certains ont des prédispositions, comme Monsieur Boeuf qui est le premier à se transformer.
La métamorphose
La métamorphose symbolise l'abandon de la cause humaine au nom de de la bestialité. Elle est issue d'un processus logique, celui du totalitarisme, et ne peut donc pas être placée dans un cadre fantastique. Les personnages changent de forme, pas de fond. C'est leur conformisme, leurs tendances personnelles qui font pencher la balance du côté de la métamorphose. Le rhinocéros est un animal lourd, fonceur, écrasant. L'écrasement du chat au deuxième passage de rhinocéros révèle la potentialité de tueur du rhinocéros. La couleur verte représente l'uniforme nazi. La transformation de Jean dans son appartement peut être vue à un niveau psychanalitique comme le symbole de l'être : ici le mal vient de l'intérieur de soi-même. Juste après le passage des deux rhinocéros, il se fait un débat sur le nombre de cornes des rhinocéros, est-ce qu'il y a eu deux rhinocéros ou deux fois le même, est-ce que le rhinocéros africain ou asiatique qui a une ou deux cornes, etc... aucun ne se demande pourquoi il y a eu un passage de rhinocéros. La beauté des têtes qui grandit montre l'échange entre les valeurs. Les rhinocéros étaient vilains, c'est eux qui sont beaux. "Ce sont des dieux" dit Daisy.
De même, ce serait une erreur de voir chez Bérenger une transformation intérieure : en effet, il est le seul à ne pas changer. Il reste lui-même jusqu'au bout. Il reste humain, mais ne devient pas surhumain. Il reste antihéros jusqu'au bout et ne devient pas pas héros car à aucun moment il n'a accompli d'actes exceptionnels. Bérenger ne fait ni preuve d'une force ou d'une volonté particulière, il reste simplement représentant de de la cause humaine. Tout au long du monologue final il est en proie au doute.
Déformation du langage
Le langage étant le principal moyen de communication, sa déformation devient une arme totalitaire. Jean s'exprime par tautologies pendant qu'il fait l'éloge de la force "j'ai de la force parce que j'ai de la force" Le passage du rhinocéros couvre les conversations et gêne la communication entre les personnages. Les répliques des personnages au passage du rhinocéros sont stéréotypées : tous répètent les uns après les autres "Oh un rhinocéros" Cette répétition symbolise une tendance qu'ont les individus à répéter les paroles des leaders sans les nuancer. Lors de l'Acte II, Jean renonce à s'exprimer par phrases articulées et se met à pousser des grognements. "Chaud... trop chaud. Démolir tout cela. Vêtements ça gratte". À l'acte III Daisy propose même d'apprendre leur langage : "Mais nous devrions essayer de comprendre leur psychologie, d'apprendre leur langage" ce à quoi Bérenger répond : "Ils n'ont pas de langage! Ecoute... Tu appelles cela un langage?"
Rhinocéros est une pièce extrêmement bien faite et très juste à bien des égards dans laquelle on pourra toujours lire de nouvelles chose, ce qui fait la richesse de cette oeuvre. En l'étudiant, on retrouve des modes de pensée que l'on retrouve dans notre réalité quotidienne.
L'individu doit trouver son équilibre par rapport à lui-même et non par rapport à la société. Il existe dans le monde ds tas de modèles sociaux très différents et un l'individu ne peut saisir la vérité du monde en se basant sur celle de la société dans laquelle il vit.
Je vois un monde où les hommes et les femmes passent 8 heures par jour à entretenir un système capitaliste, puis, leur journée terminée vont s'assoir face à un poste de télévision pour vendre leur temps de cerveau disponible afin d'acheter les marchandises qu'ils fabriquent toute la journée et qu'ils achètent avec l'argent qu'ils gagnent à les fabriquer. Et la boucle est bouclée.
Le 10 mai c'est l'anniversaire de l'abolition de la peine de mort †
"Condamné à mort !
Voilà cinq semaines que j'habite avec cette pensée, toujours seul avec elle, toujours glacé de sa présence, toujours courbé sous son poids !"
Le Dernier jour d'un condamné - Victor Hugo
"Je croyais, comme Victor Hugo qu'"ouvrir une école c'est fermer une prison" et je militais ardemment contre la peine de mort."
En cherchant Majorana - Etienne Klein
"Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu'il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine".
L'Etranger - Albert Camus